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Anticipons une saison cyclonique spéciale sur fond de coronavirus

Dernière mise à jour : 28 mai 2020

Publié le 2020-05-07 | Le Nouvelliste


En dépit d'une centaine de contaminés et une dizaine de morts du Covid-19 en Haïti, ils sont nombreux à faire comme si de rien n’était. Ils ne croient pas à la présence du virus, divinités à l’appui. Cette incrédulité déclarée est sans nul doute un facteur aggravant dans la lutte contre la maladie. Dans un mois, nous aurons la saison cyclonique sur le dos. Sera-t-elle aussi un facteur aggravant ?


La saison cyclonique est elle aussi une prévision. Le mot est lâché. Une prévision est basée sur l’analyse d’un ensemble de données présentant une tendance relativement stable et qui permet d’envisager une situation future. Qu’il s’agisse de phénomènes aléatoires ou déterministes, on ne peut pas se débarrasser des prévisions. Plus les paramètres de l’expérience sont maîtrisés, plus ces prévisions se rapprochent de la réalité. Quand Madame Météo annonce du bon temps dans un futur proche (un jour), cela a forte chance d’arriver. Dans certains domaines, les données sont plus rares et les nombreuses inconnues et incertitudes risquent d’éloigner davantage les prévisions de la réalité. Plus il y a d’inconnues, plus il y a de scénarios possibles. Et en gestion des désastres, on privilégie généralement les scénarios les plus défavorables pour une meilleure préparation car, dit-on, qui peut le plus peut le moins.


Sans faire attention, la saison cyclonique est une prévision bénéficiant de données fiables. Avec le temps, il devient presque une vérité absolue que les cyclones surviennent entre le 1er juin et le 30 novembre.

Selon trois instituts météorologiques américains, la saison cyclonique 2020 s’annonce active. Une quinzaine de dépressions et 8 ouragans, dont 3 majeurs, sont déjà prévus.


Les cyclones apportent vents violents et beaucoup de pluies. À ce jour, il n’y a aucune étude convaincante sur une quelconque relation entre la propagation du virus et les éléments climatiques comme température, humidité relative, vitesse du vent, entre autres. Si la saison cyclonique ou un cyclone en particulier peut ne pas avoir une incidence directe sur la propagation du virus, elle peut toutefois perturber la prise en charge des patients Covid dans les hôpitaux.


On a vu dans le passé des hôpitaux inondés par suite de certaines averses. Un cyclone de type Matthew sera un grand « abse sou klou » au temps du coronavirus.


Pour limiter la propagation du virus, la distanciation sociale est recommandée. Cependant, à l’approche d’un cyclone, les personnes habitant les zones à risque sont habituellement invitées à se déplacer. Cette année, on peut se demander où elles vont pouvoir aller. Se déplacer veut dire aller chez un proche, un ami ou dans un abri provisoire. Ce qui sera favorable à la propagation du virus. Dans les plans de contingence cycloniques de cette année, les autorités doivent proposer des solutions claires à ce dilemme. Sinon, on échappera des inondations pour mieux augmenter les risques de contamination au Covid-19.


Les autorités du Système national de gestion des risques et des désastres doivent d’urgence adapter leurs exercices de simulation (SIMEX) visant à tester les procédures et les protocoles prévus dans les plans de contingence. Les hôpitaux doivent aussi vérifier leur capacité à prendre en charge à la fois des patients du Covid et les nombreux blessés d’un éventuel cyclone.

Newdeskarl Saint Fleur newdeskarl@gmail.com

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